Comment libérer un service public : cas belge du ministère des transports

Respect, autonomie et développement des personnes, tels sont les principes du « patron » du ministère belge des transports et de la mobilité, Laurent Ledoux. Suppression du pointage sur la base de volontariat et de la confiance (sytème particulier en droit belge) avec un engagement de chaque volontaire sur des objectifs individuels qu’il se fixe dans le cadre des objectifs de l’équipe dans laquelle il travaille, télétravail 3 jours maximum par semaine au choix des collaborateurs (aujourd’hui choix effectué par plus de 50 % d’entre eux pour environ 1 journée par semaine), développement de bureaux satellites dispersés qui permettent à chacun de travailler près de chez lui (dans la mesure de leur création), équipement de chacun avec des pc portables ou des tablettes reliées au cloud pour permettre à chacun de travailler de n’importe où. A côté de ces aspects « logistiques », modification des process de prise de décision, où désormais chacun peut participer au sein de chaque équipe et entre les équipes. Chacun peut également signaler un dysfonctionnement et constituer avec d’autres sur la base du volontariat un groupe de travail (appelé comité « petits cailloux ») qui fonctionne selon leurs propres désirs, pour proposer et apporter en commun des solutions. Chacun peut ainsi influencer et déterminer la façon dont il veut organiser son travail. Laurent Ledoux, qui avait appliqué ces principes dans la filiale belge d’une très grande banque française (et où il y a eu au bout d’un moment des oppositions « politiques » de la part de la hiérarchie à son extension), pense que chacun à son niveau dans les entreprises peut initier de tels comportements. Toutefois, si cela ne vient pas de la tête de l’entreprise, il peut y avoir des résistances, des remises en cause et des retours en arrière de la part notamment de « petits chefs ». Mais globalement il pense que le mouvement est tellement puissant qu’il deviendra vite irréversible (la nouvelle économie contre la vieille économie, dit-il). Et nous pensons qu’il a raison : le respect donne l’envie de prendre des initiatives, le développement personnel donne les capacités de le faire, et l’autonomie donne l’espace pour pouvoir le faire. Créativité et innovation ainsi fortement induites sont une nécessité pour la survie des entreprises et des organisations. Cela répond également à une demande de tous les salariés qui cherche à redonner du sens à leur travail…

Voir également le ministère belge de la sécurité sociale qui a appliqué ces mêmes principes depuis encore plus longtemps avec des résultats en termes de service au public absolument extraordinaire en faisant des économies significatives (voir ce qu’en dit Laurence Vanhée, son ex directrice RH, pardon son ex Chief Happiness Officer). Voir également son livre « Happy RH » dans le cadre d’une interview à l’Usine Nouvelle.

Voir l’interview de Laurent Ledoux ci-dessous :

 

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