Ces entreprises qui changent leur organisation

Face au taylorisme qui ralentit la performance et met en danger la pérennité des entreprises à commencer dans les pays industriels, de nombreuses entreprises modifient leur organisation.

Ainsi, l’entreprise Michelin qui a vu ses gains de productivité fortement ralentir dans ses usines implantées dans les pays industriels, a cherché des réponses pour relancer sa productivité, la seule adaptation financière par des restructurations avec baisse de l’effectif employé ne suffisant plus ou, en tout cas, ne constituant plus une solution économique suffisamment efficace.

Après avoir investigué et essayé de comprendre comment fonctionnent des entreprises « détaylorisées », Michelin a ainsi lancé l’expérience suivante à la fin de l’année 2012 :

  • Dans 18 usines implantées dans les pays industriels, 36 unités de production ont été littéralement « débranchées » de l’organisation hiérarchique avec comme seule instruction : vous vous organisez comme vous l’entendez pour continuer votre production, le cas échéant en interrogeant les spécialistes du groupe dans les domaines que vous voulez, mais vous n’avez plus à respecter quelque procédure que ce soit et vous avez toute latitude pour retenir ou non les suggestions des spécialistes du groupe que vous aurez interrogés (vous êtes les seuls juges de la pertinence de leurs conseils dans le cadre de votre environnement),
  • Un an plus tard, un bilan a été fait et les 36 unités de production choisies pour cette expérience avaient réalisées entre 30 et 40 % de gains de productivité, soit un bond sans comparaison avec les autres unités,

Michelin a décidé de généraliser cette expérience baptisée «  organisations responsabilisantes », à l’ensemble des unités du groupe dans le monde entier (voir le film diffusé par Michelin (avec la mise en place d’Organisations Responsabilisantes, Michelin développe l’autonomie de chacun dans les équipes, pour trouver un plein épanouissement dans son emploi et le développement de la performance globale).

Encore faut-il que ce système, pour qu’il perdure ne soit pas récupéré par le management hiérarchique, auquel cas les gains de productivité seraient aussitôt reperdus.

Détaylorisation des organisations

Parmi les entreprises et organisations « détaylorisées » qui ont fait l’objet d’un benchmark par Michelin, on citera pêle-mêle et de façon non exhaustive W.L Gore & Associates, Harley Davidson, Whole Foods, Zappos, HCL technologies Ltd, … ; en France : Favi et SEW Usocome France voir la vidéo suivante :

Chronoflex, voir la vidéo suivante :

Poult, voir la vidéo suivante :

En Belgique des services publics comme le ministère de la Sécurité Sociale, etc (voir le film «Le bonheur au travail » de Martin Meissonnier).

On notera qu’en général, ces entreprises sont devenues les n° 1 américaines ou européennes, voire mondiales chacune dans leur secteur. Elles représentent moins de 3 % de l’ensemble des entreprises, et existent parfois depuis des dizaines d’années.

Ainsi, W.L Gore & Associates a été créé en 1958. Cette entreprise est le n° 1 mondial dans toute une série de niches à hautes technologies : dans les tissus spécialisés (Gore-Tex), les cordes inoxydables pour instruments de musique, la connectique, les câbles et cordons équipés, le matériel chirurgical, les composants électriques et électroniques, l’étanchéité et la filtration.

Le recrutement chez Gore (plusieurs milliers de salariés) ne se fait pas sur les diplômes, mais sur les désirs de rejoindre telle ou telle équipe et de travailler dans tel ou tel domaine après avoir passé 2 ou 3 mois à déambuler dans les divers services de l’entreprise au gré des seules envies des candidats… Car chez Gore, avant d’être salarié, on est « associé ».

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