Sérendipité : une pièce de plus dans le débat sur l’innovation

On trouvera un témoignage supplémentaire en faveur de la sérendipité  du neurobiologiste Yehezkel Ben-Ari, Directeur à l’Inserm et Grand Prix de l’Inserm en 2009, publié dans la Tribune du Monde du 6 avril 2016.

Selon ce neurobiologiste, « l’histoire nous enseigne que les découvertes qui ont fait faire un bond à nos connaissances sont toujours réalisées par des non conformistes, de façon imprévue en empruntant des chemins de traverse et en dehors du pilotage et du financement par le haut, avec des indicateurs de performance sans justification, des classements aberrants comme par exemple celui de Shanghaï, lesquels favorisent les modes dominantes, détruisent l’équilibre nécessaire entre projets imposés par le haut et recherche intuitive et sont à l’origine d’une augmentation massive de la bureaucratie ».

« Nul besoin de remonter aux Galilée, Einstein et autres Copernic… Plus près de nous, nombre de trouvailles majeures, finalement récompensées par des prix Nobel, ont été faites par hasard. Ainsi la découverte par Fire et Mello de l’ARN interférant n’aurait jamais été financée dans les « big data programs », comme le sont le projet pharaonique européen « Human Brain Project » (HBP), ou encore les projets du « European Research Council », etc… ».

« Il faut accepter que les connaissances ne dépendent pas du planning des politiques : financer 1000 projets en les dotant chacun d’1 million d’euros aurait certainement fait davantage avancer nos connaissances que miser 1 milliard d’euros sur le projet HBP ».

« A l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), qui finance tous les domaines de la recherche, une première phase rejette la majorité des projets, souvent avec des évaluations à l’emporte-pièce, sans critique constructive… ».

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