Comment sortir les entreprises de la crise ?

Plutôt que des grands discours ex-cathedra, nous avons choisi d’illustrer les réponses à cette question en évoquant les façons dont quelques entreprises ont choisi de faire de l’innovation managériale pour booster leur compétitivité.

Leur point commun est un décuplement de leur productivité.

Ces entreprises sont de toute taille, de tout secteur économique, se situent dans différents pays et ont procédé de différentes façons, probablement non exactement reproductibles en termes de procédures, mais certainement en termes d’esprit dont l’essence reste identique.

Qu’ont elles fait ?

Elles ont radicalement repensé leurs modes de management en passant d’un mode de contrôle à un mode de facilitation.

Elles ont remobilisé, remotivé, responsabilisé, autonomisé leurs salariés en écrasant et en revisitant la hiérarchie classique, en desserrant le lien de subordination, en redonnant du sens au travail et en mettant en place une expression directe et collective des salariés.

Sans être exhaustif, on citera en France Favi, les biscuiteries Poult, Chronoflex, Teractem ; Aux Etats Unis WL Gore & Associates, Harley Davidson, Whole Foods ; En Belgique le ministère de la sécurité sociale, le ministère des transports ; En Inde : HCLT Ltd …

Quelques réalisations :

Favi, numéro 1 européen dans la fabrication de fourchettes pour boîte de vitesse pour l’industrie automobile a notamment modifié le concept de l’encadrement hiérarchique en créant des mini-usines autonomes et responsables de leur exploitation. Ces mini-usines rassemblent environ 25 personnes avec chacune des clients en particulier qu’elles doivent servir et chouchouter. Un leader est nommé par les salariés dans chacune de ces mini-usines.  Il est chargé de coordonner les travaux de l’équipe. Il est révocable par les salariés eux-mêmes à tout moment. L’ancienne hiérarchie a été affectée à des fonctions transverses en qualité de support (interventions à la demande des mini-usines, mais sans pouvoir d’imposition).

Un mini documentaire sur FAVI

Biscuiteries Poult, deuxième fabricant français de biscuits a bouleversé son organisation. En particulier, le contrôle qualité qui était assuré par un service annexe, est aujourd’hui aux mains des ouvriers qui gèrent eux-mêmes leur temps de travail. Grâce à un réaménagement des horaires, les opérateurs peuvent ainsi postuler à une deuxième mission, comme la gestion du planning ou des déchets. « Beaucoup se sont découverts de nouveaux métiers, plus valorisants ». Les salariés de Poult organise régulièrement des remue-méninges. Par exemple, les 350 salariés du site, ont proposé d’écraser la pyramide hiérarchique. Deux échelons ont été supprimés.  L’absentéisme a fondu et les performances de l’usine se sont nettement améliorées. Pour motiver les employés, Poult a communiqué sur les données du marché, la concurrence, les comportements des consommateurs. Autant de clés permettant de comprendre pour qui et dans quel environnement se fabriquent les produits. Les salariés ont été aussi invités à proposer des nouveaux produits qui représentent 70 % de la croissance du groupe. L’idée de lancer un biscuit sécable en forme de plaquette de chocolat géante a germé dans l’usine. La révolution culturelle s’est peu à peu étendue à l’ensemble des sites.

Composés de salariés de tous horizons et de tous services, plusieurs groupes de travail se sont substitués au comité de direction et aux différentes directions en silos. Ces groupes de travail décident et pilotent les décisions stratégiques, les budgets, les recrutements, les rémunérations, les investissements. Dans chacun de ces groupes de travail, il y a un tiers de personnes qui changent par roulement régulièrement pour éviter que ne se constituent baronnies et que le pouvoir ne soit confisqué. Tous les salariés peuvent en faire partie, y compris les ouvriers.

« Nous voulons faire entrer un peu de démocratie, de liberté et d’envie dans l’entreprise », résume Carlos Verkaeren, son premier chef d’entreprise après cette évolution. Il est le représentant d’un fonds de pension qui a acquis l’entreprise et a initié ce mouvement. Les résultats financiers sont au-delà de toute espérance…

Un mini documentaire sur Poult

Le ministère belge de la sécurité sociale :

En 2009, le ministère belge de la Sécurité sociale est en pleine déliquescence. 40 % des effectifs risquent de disparaître. Pour conjurer ce destin, une seule issue.  Développer le bien-être des salariés qui est alors mis au cœur de la nouvelle politique RH. Sur ses cartes de visite, la DRH remplace son titre de  directrice des ressources humaines par celui de « Chief Happiness Officer ».

Le ministère a misé sur la liberté et la responsabilité des salariés :  Le choix a été laissé aux 1 200 fonctionnaires du ministère de pointer ou non et de travailler à domicile trois jours par semaine. Les bureaux attitrés ont été supprimés au profit d’espaces de coopération où chacun s’installe où il veut. Les performances de l’organisation n’en ont pas pâti. Au contraire. « À partir du moment où les salariés sont heureux au travail, ils sont moins malades et beaucoup plus productifs », constate la Chief Happiness Officer. En quatre ans, le taux d’absentéisme du ministère a diminué de 20 %, les départs volontaires ont été réduits de trois quarts et le nombre de candidatures spontanées a quintuplé. Le ministère a fait plus de 12 millions d’euros d’économies de fonctionnement

Un témoignage concernant l’expérience du ministère belge de la sécurité sociale

La contribution d’ARTE à cette information sur les organisations qui ont institué un nouveau mode de gouvernance. De nombreux films et documentaires ont été produits sur l’exploitation et la souffrance au travail, mais rares sont ceux qui ont traités des solutions qui pouvaient y être apportées. ARTE a diffusé un film commandé à Martin Meissonnier intitulé « Le bonheur au travail » qui peut être acheté moyennant une somme de 6 euros sur le net.

Il a été diffusé sur la chaîne franco-allemande ainsi que sur la RTBF en février 2015. C’est un documentaire sur quelques entreprises du monde entier qui ont modifié leur organisation hiérarchique taylorienne.

Présentation du film « Le bonheur au travail » de Martin Meissonnier.

Notre contribution sur le présent site « Entreprise Libre ». Pour notre part nous sommes en train de bâtir le présent site à vocation d’échanges avec tous les acteurs de notre société, que nous avons baptisé « Entreprise libre », mais que nous avions pensé baptiser un moment « Je m’emmerde dans mon entreprise ».

A travers lui, nous souhaitons faire en sorte que toutes les idées innovantes puissent être identifiées, partagées, validées et portées par tous les citoyens partout et notamment dans les entreprises, les administrations, les fédérations d’employeurs, les syndicats de salariés afin d’y être développées et permettre ainsi de renouveler nos liens sociaux, nos emplois, nos revenus, notre bien-être et notre croissance.

Sous notre onglet « Témoignages », vous trouverez de nombreux documentaires et témoignages sur différentes expériences d’entreprise. Vous en trouverez également en allant sur Youtube et en tapant « entreprise libérée ».

Sous notre onglet « Fiches de lecture », vous trouverez de nombreux ouvrages qui notamment font état et décrivent ces expériences dans le monde entier.

Sous notre onglet  » Coin Juridique  » nous vous livrons des analyses juridiques et faisons des propositions d’évolution du droit positif que vous retrouverez également sur cet autre site : www.bdanet.fr 

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