La performance économique, nécessaire à la pérennité de l’entreprise, dépend de sa capacité interne à faire face au monde extérieur ; donc de sa stratégie et de son organisation.
L’organisation diffère d’une entreprise à l’autre en fonction de son activité, et principalement des marchés dans lesquels elle opère.
Aujourd’hui, face à la conjoncture actuelle, nombre d’entreprises, pour faire face à la perte de performance économique, rationalisent, dans le cadre d’une logique financière, leurs structures, leurs dépenses, leurs stocks etc, afin de s’adapter au marché.
Cette logique financière est propre aux entreprises au management hiérarchisé de type taylorien. Elle participe à la montée du chômage et crée des salariés malheureux, stressés et donc improductifs ce qui induit un effet inverse de celui recherché parce qu’elle entrave alors la performance économique dans les pays développés aux coûts salariaux élevés.
Comment sortir de la stagnation pour aller vers la performance et l’intérêt au travail ?
En changeant, dans un monde globalisé et concurrentiel, l’approche financière par une remise en cause du mode de management en général.
Pour rendre les gens plus combatifs il est nécessaire de les faire participer et de les responsabiliser. Les gens ne font que ce qu’ils sont prêts à faire. Il est donc indispensable d’intégrer l’homme dans la stratégie d’entreprise et c’est cela que les promoteurs de l’entreprise libérée mettent en avant.
C’est un moyen de lutter contre le « cost killing » par l’amélioration de la productivité obtenue notamment par la réduction des effectifs. Cette vision à court terme qui ne raisonne que par la réduction des coûts sans connaître la réalité du marché est typique de cette approche financière.
L’entreprise libérée est un passage nécessaire pour la performance et donc la survie de l’entreprise de demain.
Pour ce faire, le préalable est bien entendu de s’intéresser et de connaître les personnes qui constituent les équipes afin de les apprécier en termes de compétence et de valeur ajouté, de détecter les attentes en termes de besoins et motivations (formation, compétence et reconnaissance satisferont les ambitions).
Cette étape est essentielle à la mise en place d’un environnement cohérent de fonctionnement des équipes et de leur encadrement, comprenant le strict minimum de documents de contrôle de chiffres et de ratios, débouchant sur une détermination à obtenir constamment de bons résultats. Tout cela, dans le respect de l’évolution de la culture de l’entreprise incarnée par les valeurs impulsés et partagés avec les dirigeants, animateurs de demain des entreprises.
Logique, cohérence du comportement et exemplarité (savoir-faire, laisser « faire » et satisfaire les ambitions) donneront crédit aux leaders (celui qui doit faire en sorte que chacun associe son intelligence à celle des autres) et à l’environnement mis en place.
La coopération et la confiance sont nécessaires, l’union de tous dans une destinée collective est essentielle.
Il faut prévenir la résistance passive des acteurs au profit d’attitudes combatives et éviter chez les collaborateurs une sensation de mal être et d’abandon engendrant un état d’esprit négatif au sein de l’entreprise entraînant des pertes de savoir et d’efficacité contraires aux besoins de performance.
L’indispensable passage de la manufacture à la cerveaufacture permettra d’offrir plus de valeurs aux clients que ne le font les concurrents par la mise en œuvre du savoir-faire et des connaissances internes.
L’amélioration de productivité qu’apporte l’entreprise libre et le bonheur au travail qui en résulte font la différence et permettent de mieux faire face aux challenges du monde économique actuel.
Cependant cette étape, si elle est nécessaire n’est pour autant pas suffisante ; l’union de tous dans une destinée collective ne se réalise pas sans un accord partagé sur une stratégie qui passe aujourd’hui par une remise en cause des règles du jeu face à la concurrence dans de nouveaux espaces d’innovation et de valeur en cassant les standards actuels d’organisation.
Ces bouleversements doivent être compris, acceptés et managés…
Chaque entreprise, avec la participation effective de tous ses salariés, doit imaginer ces nouveaux espaces de production et les voies pour réussir ces bouleversements. Il n’y a pas de méthode, juste des femmes et des hommes qui doivent construire le lien qui leur permettra d’avoir envie de vivre, de produire, de créer, de gagner leur vie et de se réaliser ensemble…
Jean-Jacques PI, animateur d’entreprise (appelé dans l’entreprise taylorienne, chef d’entreprise ou directeur général)